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 Ω shledání [Cyriaque Dregan]

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Rizzen Desylva


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MessageSujet: Ω shledání [Cyriaque Dregan] Ω shledání [Cyriaque Dregan] I_icon_minitimeMer 7 Mai - 13:12


oh, douce nuit, laisse gémir leurs complaintes silencieuses

Une étendue blanchâtre dessinait ses contours dans un lointain infini, dévoilant un horizon cotonneux dont les vapeurs mystifiantes s’enflaient en de mystérieux mirages. La chaleur montait en flux croissant, alimentant les failles craquelés du sol que les cristaux de sel avaient finis par ronger. Des poussières d’étoiles, en pastilles éparses d’or formaient des tourbillons de grains de sable entremêlés. L’aurore s’éparpillait en quelques milles couleurs merveilleuses que la silhouette lunaire éclairait de ses livides reflets. Ça et là, l’obscurité installait son voile et le soleil, rougissant timidement de cette nudité, disparaissait derrière les vapes nuageuses. Les formes se mêlaient aux ombres et les contours aux reliefs, seul un claquement sec de sabots hurlait dans ce silence assourdissant. La Reine Damnée mouvait son corps élancé et gracieux, dont les courbes chocolatés s’arrondissaient au rythme du balancement de sa marche. Elle se trouvait là, à errer dans cette immensité de souvenirs et de contrées désertiques, l’esprit s’envolant en un voyage spirituel et artificiel, les pupilles virevoltant dans un vide inaccessible et ses chimériques pensées accaparant son présent.

Mais, quand d’un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, la saveur des remords et l’odeur des regrets restaient encore longtemps. Oh, elles étaient fidèles, comme des âmes endormies ne s’éveillant pas tout à fait ni doucement éteintes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur les ruines du royaume de la mémoire. Sans fléchir, elles portaient sur une gouttelette de rosé, l’édifice immense du souvenir, suscitant de temps à autre quelques foudres étincelantes qui jetaient des braises sur l’esprit endormi. Ces brûlures s’élargissaient en de larges nénuphars dont les pétales veloutés révélaient, à la clarté de la lune, ses abysses cristallisés et ses perles de diamants. Et de ces faits passés et oubliés, le bonheur s’était balancé au nœud de sa potence avant que son cou délicat ne s’évapore en de cendres poussiéreuses. Ce cœur emprisonné que ses géniteurs lui avait offert, battait encore faiblement au rythme lancinant de la lourdeur de ses peines et petit murmure, si voluptueux, si macabre, si doucereux, s’élevait la haine de cette vie maudite.

Oh elle revoyait ce pantin désarticulé dans le fond de la crevasse que formait la falaise et les éclats d’ivoire éparpillés sur le sol lui renvoyaient son reflet. Il lui semblait si beau à cet instant-là, fragile et innocent, le visage teinté d'une expression naïve qui le rendait enfantin comme s'il fut là un jeune nourrisson qui découvrait le royaume de songes. Étais-ce ainsi qu'il trouvait la paix, dans cette mort voluptueuse qui guidait ses rêves alors même que c'était elle, celle qui l'aimait qui l'avait entraîne de force dans cet univers ? Elle songeait combien l'instant lui avait paru exquis, un brin attrayant, comme si elle-même n'aurait pu résister à ce funeste appel. Elle l'avait aimé autrefois mais de ces passions brûlantes, le cœur soumis à ses déraisons, elle n'avait voulu s’enchaîner dans ses étaux endiablés que sont les plus belles passions. Ce n'était pas tant de l'amour, elle aurait définie cela par une soumission presque souveraine, une tyrannie si charmante qu'elle se plaisait à souffrir de ce mal qui la rongeait dès qu'il s'éloignait d'elle. Pourtant, elle avait contemplé son squelette rougissant à l'aube sans que ne revienne à elle les sentiments débordants que cette fureur amoureuse avait fait naître.


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MessageSujet: Re: Ω shledání [Cyriaque Dregan] Ω shledání [Cyriaque Dregan] I_icon_minitimeDim 11 Mai - 6:38




Cyriaque avançait dans les landes. Le sable sous ses sabots brûlait avec la chaleur du soleil. A chaque pas que l’étalon faisait, il croustillait. Tout était calme, silencieux autour de lui. Pas un bruit. Pas un animal. Seul le vent marin produisait un sifflement dans les oreilles du mâle. D’ailleurs cette même bise lui apportait au passage l’odeur si connu de la mer. Une touche salée. Cyriaque avançait dans les landes. Silencieusement. Lentement. Son pas était loin d’être pressé. Il prenait son temps, déambulant dans les dunes sablées. Par moment, il avait l’impression d’être dans un désert. A cause de ce silence. A cause de ces petites montagnes de sable et de leur étendu. Quelques fois, en baissant ses yeux il rencontrait des petites plantes vertes, de l’herbe sèches enterrées sous le sable blanc. En fait, en y réfléchissant mieux ce n’était que le vent avec son odeur qui lui démontrait qu’il se trouvait dans les landes. Autrement tout semblait identique à un désert. Même la chaleur était écrasante, et pourtant il était en bord de mer. Ses prunelles observaient le lieu discrètement. Un coup à gauche. Un coup à droite. Un coup vers l’arrière. Un coup bien vers l’avant. Un plissement pour pouvoir mieux voir au loin. Le tacheté guettait.  Puis, son regard glissa tout naturellement vers le ciel. Celui-ci était d’un bleu clair parsemé par quelques nuages fins. Et il y avait le soleil. La boule de feu était au plus haut de son zénith, il brillait, brillait faisant sur Terre tout chauffer. Le reste de la journée allait être encore bien chaude. Dregan n’appréciait pas spécialement la chaleur. Il préférait le froid. L’hiver. Enfin, non mieux, il adorait l’automne. Saison où les feuilles des arbres prennent des teintes orangés rouges, où elles tombent sur le sol dénudant leur habitat habituel. Saison où il ne fait ni trop chaud ni trop froid. Mais pour pouvoir accéder à l’automne il fallait passer le cap de l’été.

Peut-être que si Cyriaque détestait l’été – mise à part la chaleur – c’était peut-être aussi pour le fait que c’est lors d’un été qu’il perdit sa sœur. Ce fut pendant un été qu’elle commit son péché. Et ce fut ce même été qu’il avoua le crime qu’elle avait commit. Il avait refusé d’être partisan de son crime. Et parfois il se rassurait en se disant qu’il avait bien agi et d’autre fois il culpabilisait d’avoir trahi sa pauvre sœur. Sur tout quand il repense au délit qu’il a lui aussi commit quelques années auparavant. Mais lui, il n’avait mit personne dans son bateau. Ce petit acte monstrueux dont il était peu fier il se le gardait pour lui, et au jour d’aujourd’hui, personne ne connaissait ce chapitre de sa vie. Personne sauf celle qui en avait été victime. En repensant à elle, un frisson le parcourut. Toujours il la voyait. Son visage, son corps était ancré en lui. Inoubliable. Comme-ci ses traits étaient tatoués dans sa tête pour toujours. Le mâle dû s’arrêter pour reprendre une bouffée d’air et chassait cette image de sa tête. Les yeux fermés il inspirait et expirait pour s’obliger à penser à quelque chose d’autre. Et puis la bise maritime souffla, caressant son corps, le rafraichissant. Il ouvrit alors ses paupières qu’il cligna plusieurs fois à cause de la luminosité trop puissante. Il ronfla des naseaux avant de s’ébrouer et de reprendre son pas. Et malgré tout, il y avait encore son visage bien présent. Impossible pour le moment de le chasser. Comme d’habitude quand il était seul.

Le mentor continuait sa route. Traçant tout droit à travers les dunes. Le pas plus pressé, plus rapide. Désireux de trouver la mer, l’étalon voulait se rafraichir voir se baigner dans l’eau fraiche pour s’occuper l’esprit et penser à quelque chose d’autre. Un quelqu’un d’autre. Ni à sa sœur. Ni à cette jument du passé. Ces deux dames qui le tourmentent chaque jour sans même qu’elles soient présentes autour de lui. Puis, ce fut trop. Trop long. Le Malopolski se jeta dans l’allure supérieure : le trot. Sous sa robe, ses muscles roulaient pendant que de la sueur dégoulinait le long des traits de son corps. En quelques minutes, le tacheté avait dévoré plusieurs kilomètres et il était enfin là, face à la mer. Ou plutôt à l’océan. Un petit sourire naquit sur ses lèvres, content. Sa queue fouetta violement l’air et sans une seconde d’hésitation Cyriaque partit en direction de l’eau.
SPLASH. FLAP. FLOP. Les rouleaux claquaient contre son torse, son poitrail, ses membres. L’eau giclait contre eux et retombait autour de lui. La fraicheur de l’océan le faisant frissonner lui donnant presque la chair de poule. La température de l’eau était encore froide mais qu’importe c’était trop bon. Trop agréable. Dregan continuait son ascension dans la mer, s’éloignant sans crainte de la côte. Rapidement, il dû nager. Tout son corps était alors désormais dans l’eau.

Le mâle resta une bonne dizaine de minute dedans, nageant avec plaisir avant de se décider à sortir. Ainsi dehors, il secoua son corps éclaboussant tout ce qui se trouvait autour de lui. L’eau continuant à ruisseler sur les formes de son corps. Cyriaque était ravi. Rafraichi et de meilleur humeur il était enfin prêt à affronter le reste de cette journée plus en forme. Et vu la silhouette qui se dessinait au loin, il le valait mieux. Dregan décida de laisser l’inconnu venir s’approcher de lui, les oreilles en avant, le Malopolski attendait patiemment l’intrus.


Dernière édition par Cyriaque Dregan le Dim 11 Mai - 12:04, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ω shledání [Cyriaque Dregan] Ω shledání [Cyriaque Dregan] I_icon_minitimeDim 11 Mai - 10:01


la vengeance se complaît dans l'humiliation

Quoique si doux avait été l’espoir sur lequel sa raison s’était appuyé, le mal si découvert n’avait su cacher sa chair meurtrie : le torrent de pleurs de son cœur avait étanché la sécheresse de son âme. Ces longs regrets éloignèrent le flambeau de l’aube pour le brasier de l’obscurité et elle sut alors qu’il lui était impossible d’échapper à la misérable condition que lui avait offerte le firmament. Dans sa passion turbulente, elle en avait oublié le courroux des cieux et se morfondant dans cette volupté amoureuse, les spectres de son passé avaient cessé de hanter ses songes. Pourtant, en cet instant, une sagesse profonde présidait souverainement son cœur et sa liberté se trouvait de nouveau attachée à ses actes passés. Son errance aveugle l’avait amené aux limites des landes, belles merveilles de la terre et  l’horizon se déroulait en des flots tumultueux. Oh, misérable silhouette qui se dessinait : étais-ce un crime ou un blâme ? Sa conscience tiraillée déchira le jour de sa complainte de vengeance à mesure que les formes se mêlaient aux souvenirs et que sa mémoire fasse resurgir la cruelle honte qu’il avait osé lui faire subir. Cyriaque Dregan, appellation détestable et grotesque carcasse tacheté, ayant profité de la douceur des ondes marines en pourrissant ce lieu qui était si cher à la demoiselle. Ridicule Voltaire qui s’imaginait intellectuel, prônant de ridicules thèses, s’essayant à des proverbes saugrenus et n’étant en réalité qu’une pâle silhouette tentant de se donner une identité.

A tout dire, elle rêvait déjà des funérailles macabres qu’elle lui offrirait et se délectant de cette image de son corps pourrissant, elle s’avança délicatement vers lui, son corps se mouvant avec grâce, vipère sinueuse qui, de ses crocs venimeux, va arracher quelques lambeaux de chairs.  A mesure que ses pas résonnaient vers lui, l’empire de sa mémoire resurgissait en grandeur, exposant à nue toute la solitude et la souffrance que son âme gardait. Oh, elle se souvenait si bien de ce beau matin où elle avait désiré reprendre son trône déchu, accompagné, comme il avait été coutume durant des années, de cette sœur de sang et de son frère. Leurs noms, tracé au fer rougeoyant, avait laissé couler de nombreuses larmes amères qui sillonnaient encore sa conscience. La première l’avait abandonné lâchement et le second l’avait dénoncé : ah, maudite famille de débauchés ingrats. Elle prit des foulées de trop, quelques nuées de sables voltigeant sous la pression douce de ses sabots. Elle afficha en un instant une mine réjouie et ravie comme l’aurait été un nourrisson découvrant pour la première fois les délicats contours du visage de sa mère. Quelques crins épars sur son front, les pupilles scintillantes, les naseaux frémissants, elle dégageait un doux air de poésie si trompeur et si délicat à la fois que nul n’aurait pu deviner la haine sourde qui grondait.
Elle – « Tu m’as tellement manqué, Cyriaque ! »

Quoique le cœur mortellement affligé de honte, elle se devait de renier les desseins de sa vanité et de travailler, en douceur, pâle et tremblante, au labeur du châtiment qu’elle allait prononcer. Il n’y aurait ni réparation ni rédemption, elle avait énoncé ses représailles mais il était si plaisant de lui faire croire le contraire. Il s’étonnerait durant quelques instants de ces retrouvailles à la saveur amicale et elle éprouvait un plaisir cruel à l’imaginer échafaudant milles hypothèses. Un rayon de soleil dardé comme une flèche, arrose soudainement sa robe, réchauffant son âme dans sa confrontation silencieuse, apaisant de son brasier, l’éternel brise glacial qui prenait son cœur. Foisonnantes, couvant des venins séculaires, dans les marécageux débris de son passé, les ronces, par fouillis épais comme des blocs, embusquaient sourdement leurs dards triangulaires. De ces pousses orageuses, elle rêvait déjà de ce qu'elle lui infligerait : une honte grandiose qui le morfondrait à jamais. Oh, elle l'avait vu, ce petit être méprisable, commettant un acte devenu secret et le chantage était si doux, si doux...

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MessageSujet: Re: Ω shledání [Cyriaque Dregan] Ω shledání [Cyriaque Dregan] I_icon_minitimeMer 14 Mai - 6:44

Peu à peu ce n’était plus un point dansant dans l’horizon ni une forme floue mais une silhouette qui se dessinait, qui se précisait. A chaque seconde, à chaque minute qui s’écoulait celle-ci devenait plus nette et très rapidement Cyriaque put deviner la morphologie évidente d’un équidé. Quant à lui il restait impassible, attendant immobile, que l’intrus soit à sa portée.
Plus serein, plus réveillé, plus en forme, l’étalon était prêt à affronter n’importe qui. Il était plus que prêt pour donner une leçon à un de ses apprentis, d’en former un. Malheureusement aujourd’hui, aucun n’était présent. Encore trop jeune, trop immature, trop insoucieux et trop émerveillé par la vie pour apprendre quoique ce soit. Avec eux le mot d’ordre était patience. Un moment ou un autre ils auraient se déclique. Ce petit déclique que Cyriaque adore apercevoir dans leurs yeux. Et c’est toujours à ce moment là, qu’il se rappelle pourquoi il a choisi d’être mentor. Entre autre. Le malopolski, avec ses idéaux et ses principes, avec son goût prononcé pour la justice et l’équitabilité, aimait enseigner aussi pour apprendre à ces petits malins le bien et le mal. Cyriaque ne prenait en général sous sa coupelle que ceux qui désirait à son tour, être mentor. Les autres, ils les laissaient à ses collègues.

Le piaulement d’une muette le sortit brusquement de ses pensées. Le tacheté secoua alors sa lourde tête pour les chasser, puis ses yeux tombèrent complètement par hasard sur la silhouette de tout à l’heure qui était devenu une jument. Une splendide jument de couleur bai brune aux reflets légèrement cuivrée causé par les rayons du soleil.  Elle était là, à quelque mètre de lui, seulement. Comment ne l’avait-il pas vu arriver ? Il était clair que la demoiselle était là depuis quelques minutes déjà. Dregan souffla bruyamment des naseaux, un petit sourire amical sur ses lèvres, invitant à engager la conversation. Seulement, l’étalon qui laissait promener son regard sur le corps de la femelle eut un brusque mouvement de recul. Ses formes. Ses traits. Le mâle ramena son regard sur le visage de la bai, qui exprimait clairement de l’affection à son égard. Le doute s’insinuait en lui très doucement mais sûrement. L’inconnue ne lui était pas si inconnu. Est-ce que devant lui se tenait bel et bien celle qui avait commencé à le séparer de sa sœur ? Etait-ce bien Rizzen Desylva ? Non. C’était trop improbable. Trop peu possible pour que ce soit réel. Trop peu réaliste. Pourtant dans sa tête une voix continuait de lui souffler que le passé nous rattrape toujours. Le mentor déglutit péniblement. Non. Ca ne pouvait être Rizzen. La jument en face de lui devait être qu’un simple sosie. Rien d’autre.

Puis il y eut ses mots. Ses mots qui le rattrapèrent. Qui lui provoquèrent des frissons. Des tressaillements plus ou moins rapprochés. Cycy devait se rendre à l’évidence. La brune ETAIT Rizzen Desylva. Elle n’était pas qu’une simple copie d’elle. Une sorte de double. Elle était là. Devant lui. Et elle se tenait avec ce sourire, avec ce regard, avec toute cette expression affreusement amical qui lui hérissa soudainement le poil. Toute once de sympathie disparut de son visage. Cyriaque serra les dents et recula de nouveau préférant installer une certaine distance entre elle et lui. Ses oreilles qui étaient pointés vers l’avant se tournèrent immédiatement vers l’arrière, quasiment plaqué contre son crâne, presque couverte par ses crins. Le regard froid. Tout s’agitait. La colère, la rancœur envers cet être montait. Tel un volcan, Cyriaque entrait en éruption. Et comme à chaque fois qu’un volcan entre en éruption, les conséquences allaient être aussi désastreuses. Rizzen Desylva. Rien que ce nom lui donnait la nausée. Jamais, il n’avait comprit pourquoi Bedi, sa sœur, s’était autant liée d’amitié avec elle. Et lui tel un mouton il avait suivit sa sœur. Dans une vieille époque, tout trois avait été si bon amis. Mais trahisons, lâchetés et complots eurent raison d’eux.

« Rizzen. » lâcha t-il froidement, la mâchoire serrée.





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MessageSujet: Re: Ω shledání [Cyriaque Dregan] Ω shledání [Cyriaque Dregan] I_icon_minitimeVen 16 Mai - 16:59



agacer, contrarier, déplaire, exaspérer, irriter

Le mal lui avait rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, les désastres de son passé comme inoffensifs, sa brièveté était devenu illusoire, de la même façon qu’avait opérait l’amour, en la remplissant d’une essence précieuse, ou toutefois avait réveillé en elle les vestiges poussiéreux du ravissement. Elle avait cessé, de ces deux manières, de se sentir médiocre, contingente, mortelle, si semblable à cette classe crasseuse qui constituait le bas monde. Elle n’avait là aucune incertitude, son esprit avait dépassé son fort intérieur, il s’était élevé au dessus de ce pays obscur qu’était la vie en lumière éveillée. Cyriaque incarnait fort parfaitement une de ses figures médiocres et hypocrites qui constituaient ces méandres, il n’était qu’un parasite tentant vainement d’entrer dans le royaume des astres, alors même qu’il ne pourrait jamais briller qu’aux côtés de vermines les plus infâmes. Son attitude prouvait cela, il n’avait en rien changé, son évolution avait fini en un arc décroissant, presque vide de tout espoir. Le reflet qui lui apparaissait était si ridicule, si grotesque, se chuchotait-elle, sa faible espérance de connaitre un confrère, s’était évanoui puisque les preuves logiques se présentaient maintenant à elle. Il osait, le terme oser était là le plus approprié étant donné du comportement du concerné, se renfrogner, être contrarier. Le pouvait-il seulement ? N’étais-ce pas lui l’infâme lâche qui l’avait laissé tristement à un sort macabre alors même qu’il avait accepté de l’aider. Oh sa sœur était une lâche, son cadavre devait surement pourrir dans un de ces lieux sombres et décrépis sans que personne ne le sache. Seulement, lui, alors même qu’il ne pouvait avoir oublié et qu’il se tenait face à elle, crachait son nom comme si c’était la belle qui avait commis quelque chose. Voyons, ignoble pustule, qu’avait-elle donc faite si ce n’est vouloir récupérer le trône qu’on lui avait volé à cause de quelques affreux désagréments. Sa haine bouillonne, se débat confusément dans cette incompréhension presque formelle et remue en elle d’anciens souvenirs.

Sa conduite lui devint un instant impertinente et inadapté à l’être qui se tenait devant elle : il ne pourrait ou ne pouvait compte tenu de sa bassesse, comprendre les mécanismes du processus de vengeance qu’elle était en train d’élaborer, il ne devinerait jamais la vérité pourtant si éclatante de ce qui s’était passé. Il lui semblait si obstrue, comme un gouffre où chaque objet tomberait en chute libre sans jamais effleurer le sol, qu’elle ne savait elle-même que faire devant tant de sottise et de niaiserie. Elle jugeait presque sa conduite telle un devoir à accomplir pour ne serais-ce qu’éveiller la conscience endormie de ce petit nourrisson. S’interrogeant, elle finit toutefois par se tenir à ce qu’elle avait choisi, son rôle parfaitement inscrit dans ces veines palpitantes, guidant ses actes et sa foi. Il lui semblait qu’eux deux, la Damnée et le Voltairien, formait un être donc elle serait la peau veloutée et nacrée alors que lui incarnerait la pustule grossissante qui se serait incrusté sur son doux relief. On ne peut arracher la peau sans voir son âme défunte mais il est possible d’égratigner, de piétiner avec ferveur ce bouton malsain. Ainsi donc, c’était cela qu’elle souhaitait faire, redonner à ce qu’elle était son lustre d’antan, comme permettre à cette peau de redorer paisiblement. Pour cela, il lui fallait éliminer cet intrus mais comme on le sait, agir délicatement reste le mieux pour ne pas laisser de cicatrices qui agiraient comme des traces sur l’honneur de la Belle. Toutes choses, tous actes devaient donc venir de lui et de façon si subtile qu’il ne saurait d’où cette idée était née. Foutais, que cela, lui chuchota une voix silencieuse ! Pour supprimer, il faut agir en tyran, exercer une pression, ni brusque ni violente, seulement adéquate pour ne pas laisser d’autres choix que celui d’obéir. Oh, elle allait agir… Son visage prit une teinte affligée, peinée comme si l’élocution du mâle l’avait profondément blessé et elle ne put que chuchoter, semblable à une sainte candide :

ELLE - « Tu ne sembles pas satisfait de me voir ici… »


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